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4  Résolution ordonnée

Un autre raffinement classique de la résolution est la résolution ordonnée. Considérons, comme dans les BDD, que nous nous sommes donné un ordre total < sur les atomes. Supposons que S est un ensemble insatisfiable de clauses, et numérotons les atomes libres dans S A1 < A2 < ... < An. Si nous reprenons la preuve sémantique de la complétude de la résolution, il est facile de voir que pour tout noeud d'inférence n étiqueté par Aj, de fils les noeuds d'échec n1 et n2 pour les clauses C Ú Aj et C' Ú ¬ Aj respectivement, alors l'étape de résolution qui transforme n en un nouveau noeud d'échec :



est telle que Aj est maximal dans C et dans C' : tous les Ai dans C et dans C' doivent être tels que i < j. La preuve de complétude de la résolution s'adapte ainsi directement pour montrer la complétude de la règle de résolution ordonnée :



Par exemple, pour montrer que :

A Ú B    A Ú ¬ B    ¬ A Ú B    ¬ A Ú ¬ B

est insatisfiable, si on se fixe l'ordre A<B, ceci nous interdit de résoudre A Ú B et ¬ A Ú B. Par contre, on peut résoudre AÚ B et A Ú ¬ B sur B, donnant A; puis ¬ A Ú B et ¬ A Ú ¬ B sur B, donnant ¬ A. Et maintenant A et ¬ A sur A, donnant la clause vide.

Il est aussi possible de montrer la complétude de la résolution ordonnée par transformation de preuves. C'est en fait beaucoup plus simple que pour l'hyperrésolution.

Comme pour le lemme 5, nous remarquons :


Lemme 8   Soit p une réfutation par résolution à partir de S. Si p n'est pas obtenue par résolution ordonnée, alors p contient un rédex de la forme :



B n'est pas maximal dans C1 ou C2, et A est maximal dans C et C'.
Preuve : Comme pour le lemme 5. Comme p n'est pas obtenue par résolution ordonnée, elle contient une coupure entre deux clauses sur un B non maximal. Choisissons une occurrence minimale d'une telle coupure, c'est-à-dire la plus basse possible dans p :



avec B non maximal dans C1 ou C2. En particulier, il existe un littéral supérieur à B dans C1 ou dans C2, donc dans C1 Ú C2. Donc C1 Ú C2 n'est pas la clause vide, et nous concluons comme au lemme 5. ¤

Notons en particulier que B < A. En effet, B n'est pas maximal dans C1 ou C2, donc il existe un littéral supérieur à B dans C1 Ú C2. Mais A est maximal dans C1 Ú C2, donc A > B.

Comme en hyperrésolution, le littéral A ou ¬ A dans C1 Ú C2 peut provenir de C1, de C2, ou des deux. Ceci mène aux six règles de réduction (1)-(3) (cf. section 3) plus les suivantes, obtenues par remplacement de A par ¬ A et réciproquement dans (1)-(3), soumises à la condition que B < A :



Pour montrer la terminaison, on utilise la traduction suivante Tord définie par Tord (C) = a si C est un axiome dans S (une preuve sans prémisse), et :



où les symboles de fonction fA sont indicés par les formules de coupure A. Via la traduction Tord, nous sommes ramenés à montrer que le système de réécriture suivant termine :

(1) fA (t0, fB (t1, t2)) ® fB (fA (t0, t1), t2)
(2) fA (t0, fB (t1, t2)) ® fB (t1, fA (t0, t2))
(3) fA (t0, fB (t1, t2)) ® fB (fA (t0, t1), fA (t0, t2))
(4) fA (fB (t1, t2), t0) ® fB (fA (t1, t0), t2)
(5) fA (fB (t1, t2), t0) ® fB (t1, fA (t2, t0))
(6) fA (fB (t1, t2), t0) ® fB (fA (t1, t0), fA (t2, t0))
ü
ï
ï
ï
ý
ï
ï
ï
þ
(A > B)

Il suffit de prendre un rpo fondé sur la précédence > définie par fA > fB ssi A > B. Cette précédence est bien fondée sur l'ensemble fini des atomes libres dans S. Nous en concluons pour la seconde fois :


Théorème 9   La résolution ordonnée est complète.





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